et les prairies temporaires multi-espèces
pour le Massif Armoricain
Résumé :
Une synthèse d’une vaste littérature et d’observations inédites est réalisée. Des récapitulations des caractères botaniques et agronomiques sont consignés dans des tableaux comparatifs "caractères" x "espèces", ceci pour les Graminées principalement. Un texte explicatif présente des aspects comparés des espèces, puis des principes des mélanges. Une fiche par espèce de Graminée (annexe) reprend ses aspects botaniques et agronomiques. |
Avant-propos .
Ainsi, certains mélanges contiennent parfois des fantaisies dont le coût est élevé. Ou encore, on trouve des utilisations de semences manifestement inadaptées à la situation ; certaines espèces ne s’implantent pas ; c’est un gaspillage de semences.
A l’opposé, certains agriculteurs ne connaissent que le mélange ray-grass anglais et trèfle blanc, peu coûteux en semences, mais d’intérêt parfois limité ; le ray-grass anglais est une des espèces qui produit le moins en été ; il suppose de faire des réserves importantes au printemps, dans des conditions pas forcément optimales de séchage ou de portance du sol. De plus, en été avec l’abondance du trèfle blanc, il y a des risques de météorisation. Et au printemps, avec le ray-grass anglais tendre, il y a des risques de diarrhées.
Le potentiel des parcelles est parfois sous utilisé (au sens large c’est-à-dire y compris le rythme saisonnier de production). Il existe des brochures de vulgarisation succinctes (celles du GNIS par exemple) limitées aux espèces les plus courantes.
Devant cet état de fait, une vulgarisation synthétique
sur le choix des espèces et variétés disponibles semblait
nécessaire. A partir de ces connaissances, les agriculteurs doivent
être à même de juger ce qu'ils doivent semer et de raisonner
le coût de semences.
Plan :
Introduction I. RAPPELS DE BOTANIQUE
II. CRITERES DE CHOIX D'UNE ESPECE
2.2• caractères de la plante
III. CHOIX D'UN MELANGE
IV. Exemples de conseils possibles de
mélanges
CONCLUSION |
ANNEXES : Présentation botanique et agronomique
de chaque espèce de graminée
1 RGI 2 RGA 3 Fétuque élevée 4 Fétuque des prés 5 Dactyle 6 Fléole 7 Brômes américains 8 Fromental 9 Agrostis 10 Pâturin des prés 11 Fétuque rouge 12 Fétuque ovine. |
Introduction
Au Catalogue Officiel français des plantes fourragères apparaissent environ 8 espèces de Graminées fourragères (soit un total de plus de 100 cultivars) et 10 espèces de Légumineuses.
L'objectif principal est de synthétiser des connaissances variées sur les espèces (écrits anciens ou récents, données inédites), pour permettre la compréhension des tableaux comparatifs de variétés pour chaque espèce afin d'optimiser les choix pour une parcelle et une exploitation. Les tableaux comparatifs des variétés inscrites au Catalogue Officiel se trouvent dans les brochures du GNIS et de l’ITCF parfois dans la revue Bulletin Semences. On ne saurait trop recommander la méfiance vis-à-vis des publicités destinées à promouvoir un cultivar et qui ont l'art de masquer les défauts.
Il faut maîtriser un minimum l’utilisation de la documentation pour trier parmi les possibilités du marché avec un esprit critique. L’objectif est généralement le rendement fourrager dans des conditions pédo-climatiques données et/ou une souplesse de gestion (permettant de minimiser les coûts et la mécanisation).
Une solution satisfaisante chez un agriculteur ou dans une parcelle, ne peut être extrapolée sans précautions. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte : type de sol, climat, gestion, salissement antérieur de la parcelle.
Des plantes plus ornementales (pour les gazons) que fourragères sont parfois proposées et utilisées (fétuque rouge, fétuque ovine, Agrostis sp.) ; elles sont indiquées à titre d’information : c’est plus pour mettre en garde que pour les conseiller.
Pour composer des mélanges, des remarques de bon sens sont faites d'après les connaissances de chaque espèce ; en effet, il y a trop peu de références expérimentales valables directement sur les mélanges. Ces propositions pour constituer des mélanges sont exposées après une présentation comparée des espèces.
1.1. aperçu de nomenclature
En botanique, le classement selon la parenté et la nomenclature
des plantes obéissent à des règles relativement précises.
En théorie, d'après le Code International de Nomenclature
Botanique, tout individu de plante appartient à une espèce.
Les espèces sont regroupées en genres, eux-mêmes formant
des familles, puis des classes et des embranchements (l’embranchement principal
étant celui des Plantes à graines ou Spermaphytes)
Les plantes fourragères prairiales appartiennent à 2 familles importantes :
Tous ces noms, de valeur internationale, ont une consonance latine ; ils ont pour la plupart été créés au 18è siècle en Europe. Les noms de la plupart des espèces ont une traduction française plus ou moins précise.
A chaque espèce correspond une diagnose ou description morphologique plus ou moins précise, mettant théoriquement en évidence les caractères propres à l’espèce, pour assurer sa reconnaissance. Toutefois, dans la littérature, ces descriptions restent souvent trop floues. Celles qui sont proposées ici rassemblent ou sont des compromis entre Flora Europaea, une littérature spécialisée et des observations personnelles car l’objectif est d’avoir un ensemble de descriptions cohérent.
Les noms d’espèce (en latin) et de cultivar figurent sur l’étiquette du sac de semences certifiées.
En prairies permanentes, de nombreuses espèces de valeur fourragère fort variable, sont présentes. Les dates de fauche par rapport à la montaison sélectionnent beaucoup d’espèces qui fructifient avant la fauche et/ou celles à propagation végétative (selon la flore de la parcelle).
Des agronomes du monde entier ont sélectionné des groupes d’individus dans les espèces fourragères sauvages qui sont parues intéressantes pour la culture. Il s’agit d’espèces d’Europe pour la plupart, d’Amérique du nord pour les brômes " américains ". Les sélectionneurs sont soit privés (nombreux), soit publics (INRA en France). Chaque espèce est travaillée prioritairement sur ses points faibles.
Actuellement, chaque obtention des sélectionneurs (c’est-à-dire chaque cultivar) reçoit ce qui est couramment appelé un nom de variété, souvent dans la langue d’origine de l’obtenteur. Ce cultivar est proposé à l’inscription au Catalogue Officiel des plantes fourragères de la CEE pour les obtenteurs des pays concernés. Mais dans la CEE sont également commercialisées quelques variétés qui ne sont pas inscrites en Europe. Comme pour les espèces, il existe des règles de nomenclature très précises pour les variétés.
Une réglementation régit la production et la commercialisation des semences dites certifiées. L’étiquetage des sacs de semences doit en particulier comporter le nom international d’espèce (en latin) le nom du cultivar et l’année d’obtention ou d’ensachage du lot de semences.
En matière de lots de semences, le commerce international est important. Par exemple, l’essentiel des trèfles blancs est produit en Nouvelle Zélande.
Tableau IV : nombre de cultivars par espèce au catalogue du G.N.I.S. en 1996 |
GRAMINEES | ||
brôme cathartique | Bromus catharticus |
|
brôme "sitchensis" | Bromus "sitchensis" |
|
dactyle | Dactylis glomerata |
|
fétuque élevée = fétuque roseau | Festuca arundinacea |
|
fétuque des prés | Festuca pratensis |
|
fléole | Phleum pratense |
|
ray-grass anglais | Lolium perenne |
|
ray-grass d'Italie | Lolium multiflorum |
|
ray-grass hybride | Lolium x boucheanum |
|
agrostis vulgaris,... | Agrostis vulgaris,... |
|
fétuque ovine | Festuca ovina |
|
fétuque rouge | Festuca rubra |
|
paturin des prés | Poa pratensis |
|
fromental | Arrhenatherum elatius |
|
LEGUMINEUSES | ||
lotier corniculé | Lotus corniculatus |
|
luzerne | Medicago sativa s.l. |
|
sainfoin | Onobrychis viciifolia |
|
trèfle blanc (rampant) | Trifolium repens |
|
trèfle violet (des prés) | Trifolium pratense |
|
trèfle hybride | Trifolium hybridum |
|
trèfle incarnat | Trifolium incarnatum |
|
trèfle de Perse | Trifolium resupinatum |
|
vesce cultivée (commune) | Vicia sativa |
|
vesce velue | Vicia villosa |
|
minette | Medicago lupulina |
|
céradelle | Ornithopus sativus |
|
1.2. Aperçu de la liste des espèces prairiales
Graminées pérennes : cf. annexe
Graminées annuelles
- céréales classiques : seigle, triticale, avoine ; principalement
pour des implantations d'automne
- moha, sorgho : pour les semis de printemps (mai et juin) ; nécessitent
beaucoup d'azote
Légumineuses annuelles
- trèfle incarnat : semis d'aout et septembre ; supporte une
certaine acidité ; produit surtout en avril et mai
- vesce cultivée : besoin d'un support pour grimper (généralement
une céréale) ; plutôt pour la fauche
- minette (vit parfois 2 ans) : sols calcaires et neutres
- trèfle d'Alexandrie : plutôt semis de printemps
- trèfle souterrain, céradelle : plutôt de climat
méditerranéen
- le trèfle de Perse est également utilisé en
Bretagne mais nous manquons d’information et d’observations personnelles
sur cette espèce.
Légumineuses pérennes
- trèfle blanc ou trèfle rampant : plante stolonifère,
à feuilles toutes insérées au niveau du sol (exigente
en lumière) ; produit surtout en été ; c'est l'espèce
de base utilisée pour le pâturage
- trèfle violet ou trèfle des prés : surtout terrains
un peu acides en général, vit 2 à 3 ans ; surtout
pour le pâturage (foin difficile)
- trèfle hybride : vit en général 2 à 3
ans ; pâturage, fauche, foin
- luzerne : sols neutres et calcaires ; surtout en fauche
- lotier corniculé : vit en général 2 à
3 ans ; production réduite ; sensible à l'étouffement
; à réserver aux sols séchants où les autres
plantes poussent mal
- lotier des marais : rhizomateux, plutôt estival ; pour les
sols à bonne réserve en eau- sainfoin : terrains calcaires
et chauds (région méditerranéenne)
La présentation concerne surtout les Graminées pérennes.
2.1. conditions externes (pédo-climatiques)
2.1.1. le climat (pluviométrie et température)La plupart des espèces de Graminées inscrites au Catalogue Français sont utilisables dans une région de climat tempéré hyperocéanique telle que l'ensemble du Massif Armoricain. Les exceptions sont surtout :
- la fléole et dans une moindre mesure le ray-grass anglais qui ne conviennent pas sur le littoral sud du Morbihan (chaud et sec),
- le fromental dans les Monts d'Arrées (trop d'eau et pas assez chaud).
Pour les Légumineuses, certaines sont adaptées au climat méditerranéen (sainfoin, dans une moindre mesure la céradelle et le trèfle d'Alexandrie) et n'ont guère leur place dans les terres cultivables d'un climat hyperocéanique où elles sont rapidement supplantées par des espèces plus vigoureuses.
- régime hydrique.La réserve en eau (qui complète la pluviométrie) : Les plus sensibles à la sécheresse sont la phléole et la fétuque des prés, dans une moindre mesure le ray-grass anglais ; elles sont à réserver aux sols profonds, au moins dans les zones de moindre pluviométrie. Les plus résistantes à la sécheresse sont le dactyle, la fétuque élevée et surtout Agrostis capillaris (certains cultivars au moins) et la fétuque ovine.
.L’hydromorphie : La fétuque élevée et Agrostis capillaris supportent le mieux les sols asphyxiants en hiver. A l’opposé, les brômes ne supportent pas l’asphyxie et le tassement.
.La submersion : Fétuque élevée et fétuque des prés supportent le mieux les innondations hivernales.
2.2. caractères de la plante
2.2.1. la durée de vie
En conditions optimales, les Graminées pérennes ont une
durée de vie ou de production variable.
- RGI : 1 à 2 voire 3 ans selon les variétés
- RGH, brômes : 2 à 3 ans en général
- RGA, fétuque des prés, dactyle, phléole : 3
à 5 ans, parfois plus
- fétuque élevée, fétuque rouge, agrostis
: nombreuses années (c’est indéfini par propagation végétative)
2.2.2. la vitesse d'installation
.Les espèces à durée de vie courte sont évidemment
à installation rapide. Les ray-grass et les brômes sont rapides.
.L'installation est particulièrement lente pour les fétuques,
la fléole, les agrostis, le pâturin des prés. Leur
production reste faible la première année.
.Pour les autres espèces, la vitesse d’installation est intermédiaire.
2.2.3. l’utilisation
Selon l'aptitude au pâturage et la facilité de récolte
mécanique, l'usage varie. En général, des réserves
sont faites au printemps, le reste est exploité au maximum en pâturage.
- Des espèces sont faites préférentiellement pour la fauche (ne supportent guère le pâturage) : fromental, luzerne.
- Des plantes supportent une exploitation exclusivement en pâture : trèfle blanc, certains RGA tétraploides tardifs, RGI diploïdes non alternatifs la première année.
- L'alternance de pâturage avec une fauche à la montaison est souvent nécessaire à la pérennité de l’espèce ; la fauche est le plus souvent destinée à faire des réserves (foin ou ensilage) mais parfois c'est seulement un broyage des refus (nécessaire pour faciliter le tallage estival mais aussi pour la lutte contre certaines mauvaises herbes) : c’est la situation de la plupart des espèces.
- L’aptitude mixte (c’est-à-dire soit que fauche, soit alternance entre fauche et pâturage) peut qualifier : la fétuque élevée, les brômes.
NB : Le foin est difficile à réussir avec le trèfle violet car il faut de nombreux jours de séchage (ce qui déprécie la Graminée).
2.2.4. la production globale annuelle
En conditions pédoclimatiques optimales (en bon sol, neutre,
profond) :
- les cultivars ornementaux ont une production inférieure à
celle des fourragers,
- les meilleures productions annuelles sont fournies par : brômes,
fétuque élevée, fétuque des prés ; mais
si les conditions pédo-climatiques ne leur sont pas optimales, brômes
et fétuque des prés disparaissent rapidement de la parcelle
(au bout d’un ou 2 ans)
- les productions moyennes : ray-grass, dactyle, phléole
- les productions faibles : pâturin des prés, agrostis,
fétuque ovine, minette, céradelle, lotier corniculé
2.2.5. la répartition du rendement au cours de l'année
Selon les espèces et dans une moindre mesure les variétés,
le pic de production au printemps est plus ou moins marqué.
- Le RGA sert surtout pour les stock de printemps.
- La fétuque élevée et les agrostis (peu de données)
ont les productions les plus stables au cours des saisons.
2.2.6. les précocités
Ne pas confondre précocité de production et de montaison.
Les gammes de précocité (cf. figure 1) à la montaison varient selon les espèces. Elles atteignent plus d'un mois pour la fétuque élevée et le RGA. A l'inverse, les RGI montent presque simultanément (à quelques jours près). Pour les autres espèces, la gamme de précocité s’étale sur 2 à 3 semaines.
La montaison est une période cruciale dans la vie de la Graminée, les plantes s'épuisent ; elles sont alors fragiles, sensibles à l'humidité du sol. Préférer les précoces en sol séchant (sinon elles risquent de monter en période sèche) et les tardives en sol hydromorphes (sinon elles risquent de monter en période asphyxiante). Ces notions sont probablement plus importantes pour les RGA que pour la fétuque élevée (plus rustique dans l’ensemble).
La remontaison concerne RGI, RGH, brômes (surtout catharticus), fromental, la plupart des légumineuses.
2.2.7. la souplesse d’exploitation
La souplesse d’exploitation est le délais entre le début
de l’allongement du chaume et l’arrivée à sa hauteur adulte
(qui coïncide à peu près avec la floraison maximale).
C’est donc l’inverse de la vitesse de montaison : plus une plante monte
vite, moins on a dispose de jours pour l’exploiter à un stade favorable
permettant de décapiter les jeunes inflorescences qui montent.
Le dactyle monte le plus vite. A l’inverse, les RGA très tardifs sont les plus lents. Les autres plantes sont intermédiaires.
Cette notion est surtout à prendre en compte s’il y a des risques de récolte à une date non optimale (portance du sol faible, pluviométrie élevée, organisation du travail).
2.2.8. l’appétibilité et évolution au cours
de l'année
- les feuilles :
.Les feuilles les plus tendres (éventuellement avec des risques
sanitaires) sont celles du RGI tétraploide non alternatif en première
année, du trèfle blanc.
.Les plus coriaces sont la fétuque élevée (en
particulier les variétés à feuillage rigide, proches
des types sauvages), fétuque ovine, fétuque rouge. Toutefois,
chez ces 2 dernières les limbes sont fins (de l’ordre d’un mm de
large) et peuvent facilement se mélanger à d’autres espèces.
.C’est intermédiaire chez les autres espèces.
- les chaumes :
Les tiges montées (ou chaumes) durcissent (elles se lignifient
= se chargent de "cellulose brute") ; elles se lignifient surtout à
partir de l'épiaison ; à la fructification une grande partie
de la valeur nutritive est généralement perdue.
Les chaumes sont d’autant moins consommés qu’ils sont gros.
Les plus gros sont ceux de la fétuque élevée ; les
plus fins sont ceux d’Agrostis et du pâturin des prés.
2.2.9. risques sanitaires des animaux
Plusieurs paramètres sont à prendre en compte : proportion
de cellulose brute, teneur en matière sèche, teneur en azote
soluble, risques de météorisation (TV et TB), composés
cyanogènes à certains stades (cas du sorgho, parfois des
trèfles blancs et des lotiers sauvages).
La fétuque élevée est l’espèce la plus sûre.
2.2.10. l’amélioration du sol
Les profondeurs d'enracinement maximales se trouvent chez la fétuque
élevée, la luzerne ; les plus faibles sont pour agrostis,
fétuque ovine, fétuque rouge. Elles sont intermédiaires
pour les autres. Le RGA s’enracine mal en sol asphyxiant mais peut survivre.
Pour favoriser la portance du sol en période humide, le mieux
est la fétuque élevée.
L’azote est fourni par toutes les légumineuses.
Vis à vis des ennemis des céréales vivant dans
le sol (maladies des racines et du pied, taupins, nématodes), certaines
espèces peuvent avoir une action. Ce caractère peut intervenir
dans le choix de la culture suivant la prairie.
3.1. compatibilité entre espèces : sociabilité
- agressivité
La sociabilité ou agressivité sont à envisager
de 2 points de vue :
- par rapport aux espèces à installation lente, la première
année :
Le RGI est l’espèce la plus agressive vis à vis des plantules
d’espèces à installation lente (qui se trouvent étouffées).
Toutes les Graminées annuelles sont peut être étouffantes
également.
- par rapport au trèfle blanc, au bout de quelques années
:
En conditions pédologiques favorables (sol profond), le dactyle
forme de grosses touffes qui pourraient gêner le trèfle blanc
; en association avec le trèfle blanc, il est prudent de réserver
le dactyle à des conditions séchantes (où il sera
peu vigoureux).
Pour le choix des variétés de trèfle blanc par rapport aux variétés de RGA, il faut prendre en compte la précocité et la ploïdie. Il existe une vaste littérature technique récente sur le sujet (Chambres en particulier). Par prudence, un mélange de variétés de trèfle blanc peut être fait.
3.2. précocités des variétés
au moment de la montaison, la période d'exploitation est quelque
fois de quelques jours pour une espèce = vitesse de montaison
faire attention aux précocités respectives de montaison pour la date de fauche si l’objectif est la fauche en première exploitation
après déprimage, la montaison du cv a tendance à être plus tardive
si la date de fauche est incertaine (en conditions pédoclimatiques
humides en particulier) ou s’il n’y a que du pâturage, les précocités
des différents cultivars seront un soucis moindre, voire on recherchra
un étalement pour un compromis : récolte de qualité
moyenne
Figure 1 : GAMME DE PRECOCITE D'EPIAISON POUR LES
PRINCIPALES GRAMINEES
(pour le Bassin Parisien) |
|
|
il | M |
|
Ju |
|
Ju |
|
et | Ao |
|
S |
|
|||||
Agrostis sp. pl. | X | X | X | |||||||||||||||
Bromus catharticus | X |
|
|
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Bromus "sitchensis" | X |
|
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||||||||||
dactyle | X | X | X | X | ||||||||||||||
fétuque élevée | X | X | X | X | ||||||||||||||
fétuque des prés | X | X | X | |||||||||||||||
fléole | X | X | X | |||||||||||||||
ray-grass d'Italie | X | X | X |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||
ray-grass anglais | X | X | X | X | X | X |
Légende : | X | date d’épiaison |
* | remontaison |
Parfois, le choix de la précocité (autrement dit de la
date de récolte) peut être envisagé en fonction de
la phénologie de certaines mauvaises herbes (qui seront également
à couper pendant leur montaison).
3.3. complémentarité dans la parcelle
- année(s) de production :
S'il s'agit de Graminées à installation lente, une légumineuse
(non étouffante) à durée de vie courte peut accompagner
le mélange, surtout s'il n'y a pas de fertilisation azotée
; pour les semis d'aout-septembre, le trèfle incarnat est possible
; pour les semis de printemps, c'est le trèfle d'Alexandrie ; le
trèfle violet est également pratiquable mais aura des conséquences
sur la mise à foin les années suivantes
- saisons de production :
Les parcelles destinées à être pâturées
ont intérêt à comporter au moins une espèce
à bonne production estivale ; si le pâturage doit commencer
tôt au printemps dans la parcelle, il faut choisir une variété
à démarrage en végétation précoce
- appétibilité, stabilité de la cellulose brute
et de la valeur fourragère :
On peut mélanger une espèce productive (dans des conditions
données) peu appétible avec une peu productive appétible.
La fétuque élevée qui est parfois peu appétible
aura intérêt d'être accompagnée par une espèce
tendre dont les feuillages se mélangent (RGA à port dressé,
trèfle blanc). Si la densité de fétuque élevée
est trop faible, elle forme des touffes localisées ; les feuillages
ne se mélangent pas et l’exploitation est hétérogène.
- phytosanitaire :
On suppose que plus il y a d’espèces dans le mélange
et moins il y a de maladies, et même que chaque espèce est
moins malade (difficultés de propagation de l’épidémie
de rouilles par exemple).
De même, les mauvaises herbes parasites des légumineuses
pourraient avoir moins d’incidence.
- homogénéité du pâturage
A l’échelle de la bouchée, l’appétibilité
doit être relativement homogène. Sinon les zones où
se trouvent les espèces les plus tendres sont surconsommées
(avec risque de parasites pour les bovins) et les plus dures restent en
refus (ce sont des surfaces gaspillées). Les espèces rampantes
sont avantageuses du point de vue de l’homogénéité
de l’occupation de l’espace.
Pour des espèces à appétibilité différente comme la fétuque élevée et le RGA, il faut une densité minimale de jeunes touffes de la première de façon à viser une homogénéité au bout de 2 ans ; sinon lorsque les touffes de fétuque élevée deviennent conséquentes (après 2 ans), elles seraient délaissées au profit du RGA. En fétuque élevée, pour couvrir en 2 ans, il faut 10 kg/ha de semences.
3.4. complémentarité dans l’exploitation
La complémentarité entre parcelles s’envisage du point
de vue : distance par rapport au siège de l’exploitation, enclavement,
type(-s) de troupeau.
Les parcelles proches de l’étable et destinées aux laitières
doivent avoir une bonne valeur fourragère et une bonne appétibilité
pour correspondre à l’objectif classique d’une production maximale
par vache.
Les animaux habitués à une herbe tendre ont tendance
à refuser une herbe plus dure par la suite. En particulier, les
jeunes animaux ont intérêt d’être élevés
sur des herbages un peu coriaces pour éviter d’avoir plus tard des
animaux adultes " difficiles ", exigeants en tendreté du fourrage.
Age des parcelles : si une partie des parcelles est renouvelée chaque année, il faut conduire en fonction de la survie des espèces semées et de l’envahissement des mauvaises herbes. Pour les parcelles en dernière année, il n’y a plus de souci de survie des cultivars ; aussi, c’est la gestion de celles-ci qui est sacrifiée en priorité (sous- ou sur-exploitation momentanée).
3.5. Régime d’exploitation
Les espèces qui supportent le mieux le surpâturage momentané
sont le RGA et le trèfle blanc.
La plupart des parcelles sont conduites selon une alternance de fauche (au printemps) et de pâturage en général. Pour des raisons de crise du tallage, une coupe avant la floraison est d’autant plus impérative qu’il n’y a pas de déprimage en sortie d’hiver.
L’intervalle entre les pâturages est un compromis entre un épuisement des plantes et un gaspillage (avec risque de maladies des plantes). Dans une parcelle destinée à être pâturée pour l’exploitation suivante, les bêtes ne sont enlevées que lorsque toute la surface à été broutée ; sinon la prochaine fois, ils reviennent en priorité dans les zones de repousses jeunes et délaissent les autres ; le chargement instantané doit être suffisamment fort pour exploiter la parcelle en moins d’une semaine.
Une parcelle en dernière année pourra avoir une conduite
un peu négligée.
3.6. Implantation
Saison et préparation du sol ; doses de semences
Les niveaux de préparation du sol sont très variables
: de la herse étrille (voire de l’absence totale d’intervention)
au labour. Le semis sans préparation du sol est un pari sur l’humidité
du sol et de l’air pour le mois à venir ; elle doit être suffisante
pour permettre la germination et l’enracinement. C’est également
un pari sur les populations de limaces faibles.
Le labour constitue une sécurité quand on est juste dans le calendrier de pâturage (besoin urgent d’une nouvelle prairie) ou quand le coût de semences est élevé. C’est également une précaution vis à vis de certaines mauvaises herbes (en particulier les stolonifères).
En alternative intermédiaire, les outils de déchaumage travaillent à quelques cm.
Pour le choix du nombre d’espèces et de leur proportion, certains éleveurs ont des choix plus philosophiques que techniques dans certains mélanges : ils recherchent une biodiversité artificielle.
Pour le trèfle blanc en pâturage, la dissémination des graines par les bouses permet de limiter les quantités (souvent vers 2 kg/ha).
les espèces annuelles pour la première année
L’intérêt d’espèces annuelles est une meilleure production les premiers mois, surtout si les espèces pérennes sont à installation lente.
Les Légumineuses annuelles ont l’avantage d’enrichir le sol en azote, ce qui facilite l'installation des Graminées pérennes. A l’inverse, les Graminées annuelles épuisent le sol en azote et risquent ainsi d'étouffer des plantules affaiblies d'espèces à implantation lente.
Le trèfle incarnat convient pour les semis d’été (juste après la moisson).
Des références rigoureuses comparant différentes espèces annuelles seraient utiles.
Ces propositions sont valables pour une grande partie de la Bretagne.
exemple d'une prairie temporaire prévue pour 5 ans, pour des laitières, en privilégiant le pâturage, en sol peu acide :
• sol séchant sain : déprimage précoce éventuel, puis ensilage, puis pâturage estival
- Graminées : des variétés précoces (supportant
mieux le dessèchement estival)
dactyle précoce – sol pauvre lotier corniculé
sol profond sableux : fétuque élevée précoce à feuilles souples
sol profond sain, riche (en azote) : éventuellement Bromus sitchensis (produisant dès la première année) qui ne tiendra pas forcément jusqu'à la fin des 5 ans mais sera remplacé par la propagation de la fétuque élevée
Eventuellement (si la pluviométrie du site le permet), un ray-grass anglais précoce diploïde permet d’améliorer l'exploitation d'avril ou mai en fauche.
- Légumineuses :
trèfle blanc
éventuellement un peu de lotier corniculé
• sol profond, sain : pour déprimage, foin, pâture estivale
- Graminées : des variétés tardives pour leur souplesse
d'exploitation
fétuque élevée tardive à feuilles souples
ray-grass anglais tétraploïde tardif à démarrage
en végétation précoce
- Légumineuses :
trèfle blanc
• sol profond à hydromorphie temporaire :
en général, foin puis pâturage estival ; une modulation
intervient selon la pluviométrie à la montaison
il y a (sauf été particulièrement sec) de bonnes
possibilités de repousses estivales et automnales ; le niveau et
la date de la première repousse est fonction de la date de fauche
- Graminées : des variétés tardives (qui résistent
à la période asphyxiante classique du début du printemps)
fétuque élevée (favorable à la portance
du sol) tardive à feuilles souples (favorable à la portance
du sol)
ray-grass anglais tardif
fléole tardive
- Légumineuses :
trèfle blanc, éventuellement un trèfle hybride
en plus
(lotier des marais mais difficulté de se procurer des semences)
Dans une certaine mesure, la fétuque élevée se fait quand la fétuque des prés n’est pas utilisable.
Présentation botanique et agronomique de chaque espèce de graminée
plan :
• présentation botanique
• exigences écologiques
• caractères agronomiques
• conclusion |
1 RGI
|
Lolium multiflorum (alias Lolium italicum )
• présentation botanique
port : cespiteuse ; tallage intravaginal
feuille : sans poils, des oreillettes, limbe large, à nervures
proéminentes sur la face supérieure, à face inférieure
luisante ; gaine ouverte
préfoliation : enroulée sauf généralement le premier limbe de chaque talle qui est plié (observable sur les jeunes talles de quelques cm de long)
inflorescence : épi de 2-3 dm, à épillets barbus (lemme terminée par une arête d'environ 1 cm), à fleurs nombreuses, grandes ; ; une seule glume, grande (sauf 2 glumes à l’épillet terminal)
• exigences écologiques
- climat : tempéré
- conditions de sol : relativement indifférent au calcium sauf
sols très acides où il dépasse difficile un an
relativement indifférent au régime hydrique (mais souvent
problème de portance du sol en cas d'hydromorphie)
- fertilisation : exigeant en azote
• caractères agronomiques
- durée de vie et d'installation
C'est la Graminée à installation la plus rapide ; le
tallage est élevé en quelques mois. Au delà de 2 ans,
la production chute.
- utilisation :
soit fourrage annuel, de quelques mois : il faut une variété
alternative en implantation d'automne pour une exploitation vers avril,
s'associant alors au trèfle incarnat ; pour un pâturage précoce,
on prend plutôt une variété tétraploïde
; pour l’ensilage, c’est un diploïde.
soit pour environ 2 ans en association avec du trèfle violet ; on prend une variété non alternative pour faciliter le pâturage en première année.
- production et répartition du rendement au cours de l'année : après un hiver, le démarrage est précoce = il y a un pic de production vers avril.
- appétibilité et évolution au cours de l'année
les feuilles sont très souples ; les variétés
non alternatives semées au printemps fournissent la première
année la Graminée la plus appétible (risques de diarrhées)
sinon il produit des tiges qui durcissent vite, montent vite ; le laps de temps pour chaque exploitation est bref ; à partir de la floraison, les animaux ont tendance à le refuser
- "sociabilité" pour les mélanges : trop agressif pour les Graminées à installation lente (risque "d'étouffement" de beaucoup de plantes)
- amélioration du sol : enracinement profond (et rapide) si sol profond, naturellement ou après passage d'un décompacteur
- sélection - amélioration – variabilité
nombreux cultivars
alternativité
ploïdie : tétraploïdes pour pâturage, diploïdes
pour réserves (foin ou ensilage)
doses de semis seul : 20-30 kg
• conclusion
- avantages : production rapide
- inconvénients : rouilles en été ; montaison
et remontaison rapide (peu de temps pour exploiter)
2. ray-grass anglais
Lolium perenne L.
• présentation botanique
port : cespiteuse ; tallage intravaginal ; port variable des talles selon les cultivars
feuille : sans poils, oreillettes ; limbe à face inférieure luisante ; gaine ouverte
préfoliation : pliée (sauf généralement la feuille située juste avant l'épi qui est enroulée)
inflorescence : épi de 1-2 dm ; à épillets à plusieurs fleurs, grandes, sans barbes ; une seule glume, grande (sauf 2 glumes à l’épillet terminal)
• exigences écologiques
- climat : tempéré (froid) ; il supporte mal la chaleur
estivale
- conditions de sol :
régime hydrique : sols à bonne réserve, supporte une certaine hydromorphie (mais alors il s’enracine mal)
teneur en calcium : relativement indifférent
- fertilisation : azote surtout
• caractères agronomiques
- durée de vie et d'installation : s'installe assez rapidement
et pour de nombreuses années (généralement 5 à
10 ans)
- utilisation : souvent pâturage essentiellement (en particulier les tétraploïdes) mais il est préférable pour la plupart des variétés d'avoir une coupe vers la floraison
- production et répartition du rendement au cours de l'année : produit surtout au printemps (permet de faire une excellente coupe de foin) et en automne si pluie
- apétibilité et évolution au cours de l'année : bien apprécié sauf après l'épiaison ; montaison lente
risques sanitaires (cellulose brute, météorisation)
rouilles (contrecarrées par beaucoup d’azote et de pluie en été)
- "sociabilité" pour les mélanges : c’est la graminée qui s’associe le plus facilement au TB
- amélioration du sol : la profondeur d'enracinement est fonction de l’hydromorphie ; il porte mal les animaux en période humide
- sélection - amélioration - variabilité
ploïdie
large gamme de précocité en démarrage de végétation
et à la montaison, et qui s'améliore régulièrement
résistance aux rouilles (les tétraploïdes résistent
mieux)
si exploitation qu'en pâturage (tétraploïde), il
faut une coupe refus au moins une fois vers mai juin (selon précocité)
dose de semis seul : 15-30 kg
• conclusion
dans les zones de plus forte pluviométrie (supérieure
à 1000-1500 mm) et plus froides : excellente, ou dans les sols profonds
souple d'exploitation
supporte assez bien un certain "surpâturage"
se sème bien (semences de taille moyenne)
s'associe bien avec le TB
- limites : faible production estivale, en particulier si des attaques de rouilles surviennent (ce qui est fréquent, surtout en sol pauvre en azote)
• présentation botanique
port : courtement rhizomateuse ; tallage mixte
feuille : glabre mais oreillettes poilues (poils de 0,5 mm) ; limbes les plus rigides parmi les Graminées fourragères, nervures proéminentes ; gaine ouverte
préfoliation : enroulée
inflorescence : panicule pyramidale de 1-3 dm ; à épillets
pluriflores, généralement avec des arêtes (jusqu’à
2 mm) ; fleurs grandes, glumes peu inégales, petites
• exigences écologiques
- climat : surtout tempéré
- conditions de sol :
régimes hydriques variés, réserve, hydromorphie,
submersion)
teneur en calcium : variable, supporte les sols très acides
- fertilisation : valorise beaucoup l'azote mais peut pousser en sols pauvres
• caractères agronomiques
- durée de vie et d'installation : s'installe lentement et progressivement
(en première année, la production est faible aux doses normales
de semis) mais se propage indéfiniment (plus de 10 ans)
- utilisation : alternance ; une fauche nécessaire
- production élevée et bonne répartition du rendement au cours de l'année, en particulier bonne production estivale
- apétibilité et évolution au cours de l'année : limbes assez coriaces (ce qui a des avantages et de inconvénients) mais sélection de limbes de plus en plus souples, bien acceptés
risques sanitaires (cellulose brute, météorisation)
- "sociabilité" pour les mélanges
- amélioration du sol : enracinement profond, renforce le mieux la portance
- conduite : éviter le surpâturage
- sélection - amélioration - variabilité :
précocité de montaison
souplesse des feuilles
• conclusion
supporte des conditions variées
peu de variétés conviennent aux laitières ; certaines
à feuillage très souple supportent peut-être mal (durée
réduites) sur des sols extrèmes
C’est en particulier la Graminée des conditions défavorables
: intéressante en sols séchants, en sols hydromorphes et
en sols très acides. Pour favoriser la portance en conditions pédo-climatiques
humides : la mise à l’herbe est plus rapide après un épisode
pluvieux
4. fétuque des prés
Festuca pratensis
• présentation botanique
port : cespiteuse ; tallage mixte
feuille : limbe souple, oreillettes sans poils ; gaine ouverte
préfoliation : enroulée
inflorescence : panicule pyramidale d’un dm ; à épillets pluriflores, normalement sans arête ; fleurs grandes, glumes peu inégales, petites
• exigences écologiques
- climat : tempéré
- conditions de sol : se trouve souvent sur des sols alluviaux
régime hydrique : il faut une bonne réserve ; elle supporte une certaine hydromorphie et la submersion
teneur en calcium : relativement exigente (sols neutres et calcaires)
- fertilisation : relativement exigente en azote
• caractères agronomiques
- durée de vie et d'installation : vit plusieurs années,
s'installe lentement
- utilisation : intéressante en pâturage
- production élevée et bonne répartition du rendement au cours de l'année si l'approvisionnement en eau est correct
- apétibilité et évolution au cours de l'année : feuilles souples
- "sociabilité" pour les mélanges : sensible à la compétition la première année
- sélection - amélioration - variabilité
• conclusion
excellente fourragère et souple d’exploitation mais exigente
au niveau du sol (peu de sols lui permettent de se maintenir
elle convient surtout aux sols alluviaux, neutres ou calcaires, profonds,
avec une bonne alimentation en eau
• présentation botanique
port : cespiteuse étalée ; tallage intravaginal
feuille : moyennement souple, limbe en coin à la base ; gaine fermée
préfoliation : pliée
inflorescence : panicule pyramidale ; épillets comprimés, pluriflores, quasiment sans arêtes, fleurs moyennes, glumes peu inégales, petites
• exigences écologiques
- climat : tempéré
- conditions de sol :
peu exigent par rapport au régime hydrique ; supporte en particulier
des sols relativement séchants
teneur en calcium : relativement indifférent (sauf sols très
acides)
- fertilisation : peu exigent
• caractères agronomiques
- durée de vie longue et vitesse d'installation moyenne
- utilisation : pâturage mais une fauche à la montaison est généralement nécessaire
- production élevée en bon sol et répartition du rendement au cours de l'année relativement correcte
- apétibilité et évolution au cours de l'année
- "sociabilité" pour les mélanges : en sol profond, il forme de grosses touffes qui peuvent gêner le TB
- sélection - amélioration - variabilité
précocité
• conclusion
à réserver aux conditions pédo-climatiques séchantes,
ce qui limite la formation de grosses touffes (défavorables au TB)
et on est plus sûr de pouvoir faucher à la bonne date
(car il y a peu de délais étant donné sa montaison
rapide)
6. la fléole
Phleum pratense
• présentation botanique
port : cespiteuse
feuille : sans poils
préfoliation : enroulée
inflorescence : 1 dm de long, cylindrique étroite (1 cm de diamètre ; pédicelles plus courts que les épillets), dense (épillets étalés) ; épillets uniflores, petits, à glumes égales plus longues que la fleur
• exigences écologiques
- climat : plutôt froids
- conditions de sol :
régime hydrique : beaucoup d'eau, supporte assez bien l’hydromorphie
teneur en calcium : relativement indifférente (supporte des
sols très acides)
- fertilisation : azote surtout
• caractères agronomiques
- durée de vie de plusieurs années, installation lente
- utilisation : alternance fauche-pâture ; en mélange dans l'ouest
- production et répartition du rendement au cours de l'année : les températures sont parfois trop élevées en été pour la production à cette saison (elle peut passer l’été par ses tubercules)
- apétibilité et évolution au cours de l'année : feuilles tendres, non remontante
- "sociabilité" pour les mélanges : s'associe bien
- amélioration du sol : profondeur d'enracinement bonne
- sélection - amélioration - variabilité
précocité
• conclusion
contribue à la diversité des Graminées en situation
froide et arrosée
7. les brômes américains
Bromus catharticus et Bromus sitchensis
• présentation botanique
port : cepsiteuses ; tallage intravaginal
feuille : celles de base plus velues que celles du sommet (problème de détermination pour sitchensis) ; gaines fermées
préfoliation : enroulée ; et gaines soudées
inflorescence : panicule pyramidale ; épillets pluriflores, avec arêtes ; très grandes fleurs, très aplaties ; glumes peu inégales, petites
• exigences écologiques
- climat : tempéré
- conditions de sol :
régime hydrique : peuvent pousser en sol un peu séchant,
supportent mal l'hydromorphie
teneur en calcium : supportent bien une faible acidité
- fertilisation : beaucoup d'azote
• caractères agronomiques
- durée de vie moyenne et installation assez rapide
- utilisation : fauche et pâture
- production élevée et bonne répartition du rendement au cours de l'année
- apétibilité et évolution au cours de l'année : bonne
- remontaison : Bromus catharticus remonte jusqu'en octobre ; Bromus sitchensis ne remonte que jusqu’en juillet
- "sociabilité" pour les mélanges : correcte
- sélection - amélioration - variabilité
maladies
• conclusion
logique intensive en bons sols
8. le fromental
Arrhenatherum elatius subsp. elatius
• présentation botanique
port : lâchement cespiteuse
feuille : peu poilue, sans oreillettes
préfoliation : enroulée
inflorescence : panicule pyramidale ; épillets biflores ; glumes peu inégales, moyenne ; fleurs moyennes
• exigences écologiques
- climat : tempéré
- conditions de sol :
régime hydrique : bonne réserve ou éventuellement
un peu séchant (mais alors production beaucoup moindre) mais pas
d'hydromorphie
teneur en calcium : plutôt sols neutres et calcaires
- fertilisation : modeste – sols pauvres en azote
• caractères agronomiques
- durée de vie moyenne ; installation lente
- utilisation : foin
- production probablement modeste ; répartition du rendement au cours de l'année
- apétibilité et évolution au cours de l'année
- "sociabilité" pour les mélanges
- amélioration du sol : profondeur d'enracinement, portance
- sélection - amélioration – variabilité : information insuffisante (espèce absente du catalogue GEVES)
• conclusion
éventuellement avec la luzerne pour le foin
• présentation botanique : plusieurs espèces
rhizomes ; parfois stolons courts ; tallage mixte
feuille : sans poils, sans oreillettes ; gaine ouverte
préfoliation : enroulée
inflorescence : panicule pyramidale très ramifiée ; épillets uniflores petits, à glumes égales, plus longues que la fleur
• exigences écologiques
- climat : tempéré
- conditions de sol :
régime hydrique variable, Agrostis tenuis supporte bien l'hydromorphie
ainsi que les sols très séchants
teneur en calcium : surtout sols pauvres, en particulier Agrostis tenuis
qui peut pousser en sols très acides
- fertilisation : modeste
• caractères agronomiques
- durée de vie très longue ; installation lente, surtout
Agrostis tenuis
- utilisation : en sols pauvres et séchants
- épiaison très tardive ; non remontant
- production faible mais assez bonne répartition du rendement au cours de l'année, surtout vers juin
- apétibilité moyenne à faible, relativement stable (les chaumes sont grêles et peuvent être consommés par des animaux habitués)
- "sociabilité" pour les mélanges : lotiers surtout
- amélioration du sol : profondeur d'enracinement faible, portance faible mais bonne survie au pâturage en conditions humides
- sélection - amélioration - variabilité
en principe pour les gazons ornementaux
• conclusion
valeur agricole faible, au plus dans des sols très pauvres à
différents points de vue (azote, eau, oxygène)
Des Agrostis spontanés sont fréquents dans les parcelles
(A. x murbeckii en sol peu humide ; Agrostis stolonifera
en sol humide).
feuille : sans poils, sans oreillettes
préfoliation : pliée
inflorescence : panicule pyramidale très ramifiée ; épillets pluriflores, petits, sans arêtes, carénés ; glumes peu inégales, petites
• exigences écologiques
- climat : tempéré sec
- conditions de sol :
régime hydrique variable, supporte les sols très séchants
teneur en calcium : relativement indifférent mais préférence
pour les sols calcaires ou neutres
- fertilisation : modeste
• caractères agronomiques
- durée de vie très longue, illimitée ; installation
lente,
- utilisation : en sols pauvres et séchants ; ou en accompagnement du RGA en bons sols
- épiaison précoce ; non remontant
- production faible mais assez bonne répartition du rendement au cours de l'année, surtout vers avril
- apétibilité moyenne, relativement stable (les chaumes sont grêles)
- "sociabilité" pour les mélanges : excellente ; mais supporte mal une concurrence importante
- amélioration du sol : bonne profondeur d'enracinement
- sélection - amélioration – variabilité :
en principe pour les gazons ornementaux
information insuffisante (absent du catalogue GEVES)
• conclusion
c’est une espèce d’accompagnement du pâturage, sociale,
facile à gérer
besoin d’information supplémentaire
• présentation botanique
selon les cultivars : rhizomes généralement, stolons
rarement ; tallage mixte
feuille : poils variables, sans oreillettes ; gaine fermée
préfoliation : (pliée) en tube fendu
inflorescence : panicule pyramidale très ramifiée ; épillets pluriflores, moyens, sans arêtes ; glumes peu inégales, petites
• exigences écologiques
- climat : tempéré
- conditions de sol :
régime hydrique variable ; certains cultivars supportent bien
l’hydromophie
teneur en calcium : relativement indifférent (fonction des cultivars)
- fertilisation : supporte les sols pauvres en azote
• caractères agronomiques
- durée de vie très longue, illimitée ; installation
lente,
- utilisation : en sols pauvres ; en accompagnement d’autres espèces
- épiaison de précocité intermédiaire ; non remontant
- production faible mais assez bonne répartition du rendement au cours de l'année
- apétibilité moyenne à faible
- "sociabilité" pour les mélanges : excellente ; mais supporte mal une concurrence importante
- amélioration du sol : profondeur d'enracinement faible
- sélection - amélioration – variabilité :
en principe pour les gazons ornementaux
information insuffisante (absent du catalogue GEVES)
• conclusion
c’est au plus une espèce d’accompagnement
peu d’information
12. fétuque ovine
Festuca ovina
• présentation botanique
port : cespiteuse ; tallage intravaginal
feuille : poils variables, avec stipules ; gaine ouverte
préfoliation : (pliée) en tube fendu
inflorescence : panicule pyramidale très ramifiée ; épillets pluriflores, moyens, sans arêtes ; glumes peu inégales, petites
• exigences écologiques
- climat : tempéré à méditerranéen
- conditions de sol :
régime hydrique variable ; la plupart des cultivars sont de
milieux très secs
teneur en calcium : relativement indifférent (fonction des cultivars)
- fertilisation : supporte les sols pauvres en azote
• caractères agronomiques
- durée de vie moyenne ; installation lente,
- utilisation : en sols pauvres et très secs ; en accompagnement d’autres espèces
- épiaison de précocité intermédiaire ; non remontant
- production faible mais assez bonne répartition du rendement au cours de l'année
- apétibilité moyenne à très faible
- "sociabilité" pour les mélanges : bonne ; mais supporte mal une concurrence importante
- amélioration du sol : profondeur d'enracinement faible
- sélection - amélioration – variabilité :
en principe pour les gazons ornementaux
information insuffisante (absent du catalogue GEVES)
• conclusion
c’est au plus une espèce d’accompagnement du pâturage
en conditions très séchantes
peu d’information
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