Ouvrages de détermination spécialisés sur des genres, familles... de France ou d'Europe de l'ouest. Notes de lecture.
(dernière mise à jour 2011, Daniel Chicouène, dc.plantouz)
Notes de lectures sur pages à part (sur
"plantouz") : - Bugnon F., 1995 - Nouvelle flore de Bourgogne. - Stace C., 1997 - New Flora of the British Isles. - Fare, Dutartre, Rebillard, 2001 - Les principaux végétaux aquatiques du Sud-Ouest de la France. - Lambinon & al., 1973-2004 - "Nouvelle flore de Belgique..." : cf. message sur Tela-Botanica |
1. Des ouvrages étrangers pour les Plantes Vasculaires(les Iles Britaniques englobent une partie du Massif Armoricain)
CLAPHAM A.R., TUTIN T.G., WARBURG E.F., 1962 - Flora of the British
Isles. Cambridge University Press, 2è éd.
(1è : 1952)
LAMBINON J., DE LANGHE J.E., DELVOSALLE L., DUVIGNEAUD J., 2004 - Nouvelle Flore de la Belgique, du Grand-Duché de Luxembourg, du nord de la France et des régions voisines (Ptéridophytes et Spermatophytes. 4è éd. Jardin botanique national de Belgique, Meise, 1167 p.
ROTHMALER W., 1962-1966 - Exkursionsflora von Deutschland. Gefässpflanzen : 2. Grundband. 3. Atlasbans. Verlag Volk und Wissen Berlin
STACE C., 1991 - New flora of the British Isles. Cambridge
University
Press, 1228 p.
STACE C., 1997 - New flora of the British Isles. Cambridge
University
Press, 1130 p. (cf. "note de
lecture avec corrections"
sur autre page et annoncée en haut de cette page)
TUTIN T.G., HEYWOOD V.H., BURGES N.A., MOORE D.M., VALENTINE D.H., WALTERS S.M., WEBB D.A. 1964-1992 - Flora Europaea - Cambridge University Press, 6 vol.
L'intérêt de Flora Europaea est
d'être une vaste
synthèse, sans plus (voir les astérisques dans la
page "liste
de mes publications" pour certains problèmes). STACE est en
particulier
apprécié pour les intermédiaires
morphologiques (même
s'il les considère trop souvent comme des hybrides
stériles).
Anglais spécialisés
sur des genres ou familles :
MITCHELL A., 1974 - A field guide to the trees of Britain and Europe.
Wm. Collins and Sons Ltd, 416 p.
BLAMEY M., GREY-WILSON C., 1991 - La flore d'Europe occidentale, plus de 2400 plantes décrites et illustrées en couleurs. Arthaud, Paris, 544 p.
FITTER R., FITTER A., FARRER A., 1984 - Guide to the grasses, sedges, rushes and ferns of Britain and northern Europe. W Collins, London, 256 p.
FITTER R., FITTER A., FARRER A., 1991 - Guides des Graminées, Carex, Joncs, Fougères. Delachaux & Niestlé, Neuchâtel, 256 p.
HUBBARD C.E., HUBBARD J.C.E., 1992 (1è éd. 1954) - Grasses : A guide to their structure, identification, uses and distribution in the British Isles. Penguin Books, London, 476 p. (cf. "note de lecture avec correction de la clé" plus loin sur cette page)
JERMY A.C. TUTIN T.G., 1968 – British
Sedges. Botanical Society
of the British Isles, London, 199 p. [SESA Cor.]
JERMY A.C. TUTIN T.G. CHATER A.O., DAVID R.W., 1982
– Sedges of
the British Isles. Botanical Society of the British Isles, London, 268
p.
PRESTON C.D., 1995 – Pondweeds of Great Britain and Ireland. Botanical Society of the British Isles, London, 350 p.
Dans les 3 derniers (Gramineae, Carex, Potamogeton), il y a environ 1 page de texte et 1 page d'illustrations par espèce.
2 notes de lecture refusées :2. QUELQUES NOTES DE LECTURE :
L'ouvrage "Grasses", de Hubbard C.E. & Hubbard J.C.E., 1992Depuis sa première édition, en 1954, cet ouvrage de format de poche sur les Graminées des Iles Britanniques a connu un énorme succès, courronné de nombreuses éditions. Cet ouvrage est surtout une flore où chaque espèce dispose d'une page de dessins et d'une page de texte descriptif en face. Les ajouts de la troisième édition portent sur 2 points : les noms correspondants de Flora Europaea et quelques pages sur des sous-espèces de Festuca rubra.(Penguin Books, London)
• ses avantages :
- une liste d'espèces correspondant à peu
près
à la flore agrostologique armoricaine (à part
quelques espèces
rares et des adventices récentes qui manquent)
- les clés (directement des espèces) parmi les
meilleures
d'Europe de l'ouest océanique
- la précision des dessins représentant une
plante entière
(au moins les organes aériens), des détails de la
zone ligulaire,
d'un épillet et de sa dissection (montrant les
différentes
pièces).
- le texte également précis, rigoureux (quasiment
parfait
dans la première édition), comportant beaucoup de
biométrie
et d'intervalles de mensurations des pièces donnant une
assez bonne
idée du polymorphisme de chaque taxon
• ses limites :
- les genres ne sont pas décrits
- des dessins d'inflorescence sous un angle qui ne rend pas
forcément
compte des principaux paramètres de l'architecture
- un seul dessin par organe ne visualisant pas le polymorphisme
éventuel
- la difficulté de se repérer dans la
diversité
des échelles de représentation des
pièces sur une
même planche
- une mise en page du texte d'utilisation difficile (manque de retours
à la ligne)
- le complément de la 3ème édition sur
les Festuca
gr. rubra où stolons et rhizomes sont
probablement confondus,
rendant les déterminations en grande partie impossibles
- des aspects importants qui ne sont pas abordés : le
tallage
et les règles d'architecture des inflorescences
- une contradiction entre 1 dessin et le texte, pour la longueur de la
paléole chez Poa infirma (l'erreur semble se trouver sur le dessin où
la paléole n'est pas assez longue par rapport à la lemme).
conclusion :
Cet ouvrage d'un bon rapport qualité/prix offre des
descriptions
précieuses aux botanistes du Massif Armoricain et des
régions
voisines. Il est dommage que de nombreux ouvrages de
déterminations
parus depuis sa première édition ne s'en soient
pas inspirés
; celà aurait évité beaucoup
d'erreurs. Avec quelques
compléments de description, cet ouvrage pourrait encore
être
promis à un succès durable.
Daniel Chicouène, 1996
Message pour Tela-Botanica, n° 7407, du 13 décembre 2001 :
Comme cela a été
demandé, voici une liste de
précautions / clé de Hubbard :
- 6 : Desmazeria : les critères donnés sont
accessoires même
s'ils |
l'ouvrage "Bromus de France", de Robert Portal, 1995Etant données les difficultés rencontrées pour la détermination des espèces de Bromus ou Bromeae avec les ouvrages de langue française, le titre de l'ouvrage incite à se rendre compte de son contenu. La mise en forme rappelle l'ouvrage de Hubbard. De nombreuses précautions sont nécessaires pour aborder ce livre.
Daniel Chicouène, 1996
autres notes de lecture :
Je préfère m'abstenir de commentaires (qui seraient méchants). Il est possible de s'aligner sur l'expression classique "il y a du bon et du nouveau, mais le bon n'est pas nouveau et le nouveau n'est pas bon"."Carex" de Duhamel
PS : pour les Carex, voir Jermy & Tutin ci dessus.
"Les Festuca de la flore de France" de Kerguélen & Plonka (1989)On pourra consulter en particulier CHICOUENE, 1999 (à la SBCO, et le dernier chapitre introductif à "Festuca de France" de Portal)
"Festuca de France" de Robert Portal (1999)L'ouvrage a l'intérêt de faire une synthèse actualisée. Les dessins sont jolis. Les caractères utilisés sont homogènes. C'est un travail volumineux.
- dessins : le plateau de tallage manque de précisions - les inflorescences ont leurs branches trop embrouillées pour en tirer parti
- descriptions :
. pour le tallage : l'appréciation est expéditive
et
le tallage mixte fait probablement trop souvent défaut (en
comparant
avec les autres caractères, il semble qualifié
d'extravaginal).
De ce point de vue, la flore de ROUY (1913) est autrement plus
précise.
De plus dans certains cas, il faudrait vérifier si le
tallage "extravaginal"
typique est véritablement présent.
. distinction de F. arundinacea et F.
pratensis : dans
la clé p. 43 "lemmes très espacées = F.
pratensis"
et "peu espacées = arundinacea" ; en
comparant avec les dessins
d'épillets des 2 subsp. de F.p. et 4
subsp. de F.a.,
le critère ne marche pas (toutes les lemmes basales des 2
espèces
ont une longueur équivalente à 4 entre-noeuds) et
c'est parfois
même en contradiction avec la clé (la
2è lemme de F.a.
n°13 fait 3,5 entre-neouds alors que pour F.p. n°79
elle fait 4
entre-noeuds)
Je concluerai comme J. Lambinon en disant que les problèmes que j'ai rencontrés (qui sont très différents de ceux soulignés par cet auteur) pourraient être corrigés dans une édition future.
P.S. : Je suis quelque peu obligé de m'abstenir de commentaires sur la partie introductive collective ; je soulignerai seulement que je trouve intéressant de comparer les différents avis.
"Flore des champs cultivés" par Philippe Jauzein (1995)Cet ouvrage semble fait pour les mauvaises herbes de France métropolitaine.
Parmi les problèmes de contenu qui m'ont
gêné :
- les formes biologiques : des descriptions parfois
confuses,
qui, de plus, ne sont pas forcément suivies (elles seraient
effectivement
souvent trop compliquées à suivre compte tenu des
définitions
données ; celles-ci sont de plus originales et
étranges
pour certains termes largement admis par ailleurs (en
français et
en anglais, en particulier pour rhizomes et stolons, ou entre
tubercules
de tiges et de racines). Ainsi pour Paspalum distichum
:"Grh (Hse)",
j'ai parfois vu des tiges plagiotropes souterraines sur quelque
distance
mais pas à l'échelle de profondeur
donnée dans cet
ouvrage ; je considère cette espèce (en
déterminant
avec d'autres critères) comme surtout à tiges
plagiotropes
aériennes, rarement un peu souterraines. Entre plante
stationnaire
et à propagation végétative, c'est
parfois difficile
; Epilobium angustifolium est "H(G)", il n'y a pas
trace de ses
racines traçantes qui lui servent pour hiverner. Entre "T"
pour
tous les Anagallis et Poa annua subsp.
exilis, "Thi" pour
Bromus
secalinus et Poa annua subsp. annua, je
m'y perds ; je comprendrais
mieux l'inverse, tout en notant que les délimitations des
taxons
sont parfois étranges.
- les clés de détermination
sont souvent bâclées
;
quelques illustrations problématiques parmi ce que j'ai
parcouru du livre
:
- pour distinguer une Cypéracée d'une
Graminée, on
doit échouer à peu près à
tous les coups ;
le premier caractère indiqué dans la
clé des
familles est en contradiction avec les illustrations données
pour les taxons de Cypéracées ; les
caractères
indiqués pour les gaines et bractées
empèchent de
déterminer un tiers des graminées,... ;
- à l'intérieur de la famille des
Graminées, le
premier niveau de la clé commence par des
incohérences,...;
- pour Amaranthus : des espèces
habituellement bien distinguées
sont confondues sous prétexte qu'il existe des
intermédiaires
dans certaines régions du monde ; - si ce raisonnement
était
appliqué à l'ensemble du livre, le nombre
d'espèces
pourrait largement être divisé par 2
;
- Bromus sp.pl. ont des schémas
à longueurs de
branches n'importe comment (ex. Bromus diandrus a
des branches basales
pas assez longues -d'une moitié- tandis que Bromus
sterilis
a 4-5 branches supérieures trop longues)
;
- Lolium perenne et multiflorum
: je ne comprends pas
les descriptions ; j'ai l'impression que la clé ne marche
sur aucun
individu
;
- Polygonum gr. aviculare : la
position taxonomique est
loin de faire l'unanimité des auteurs ; pour les dessins des
fleurs
et fruits de Polygonum aviculare subsp. depressum,
je ne parviens
pas à faire le lien : la base de l'akène est 4
fois plus
large que celle du périanthe : comment peut-il s'y loger ?
- Panicum : les caractères retenus ne
sont pas les plus
pertinents ; la problématique taxonomique est
opposée à
celle recontrée pour Amaranthus : des
caractères de
longueur de pièces (épillets, paléole)
connus dans
la bibliographie pour varier entre les épillets d'une
inflorescence
servent à distinguer des espèces. Pour les
espèces
annuelles, la clé est inutilisable ; les
résultats sont des
plus aléatoires.
- Oxalis : après avoir
déterminé avec Flora
Europaea ou STACE qui m'ont donné relativement satisfaction
(attention,
entre ces 2 ouvrages, des noms sont inversés par rapport aux
descriptions),
je ne parviens pas à faire la correspondance : certaines
espèces
au sens de Flora Europaea sont indéterminables avec le
présent
ouvrage qui présente pour les taxons de même nom
des descriptions
ne coïncidant avec aucun individu que j'ai pu rencontrer ; il
y a
des problèmes de présence / absence de tiges
plagiotropes,
de tubercules de racines / de bourgeons.
Les taxons pour lesquels je n'ai pas rencontré d'équivalence dans l'ouvage : (déterminés avec les clés de Flora Europaea) : Epilobium obscurum, Scirpus setaceus, Scrophularia nodosa.
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